Un petit sujet de société autour de Facebook et de sa grande révolution du métaverse. Est-ce que Facebook, qui est un des GAFAM, peut être le plus méchant, le plus dangereux dans ses capacités d’influence politique et dans les ambitions de son de son chef, Mark Zuckerberg, est en train d’essayer d’acquérir encore plus de pouvoir et encore plus d’influence ? C’est ce qu’on va voir dans cette vidéo sur le métaverse et l’avenir de Facebook. Alors que Facebook avait déjà tenté d’étendre son pouvoir avec le projet Libra qui a complètement foiré. Facebook s’est fait planter des couteaux dans le dos par ses grands partenaires banquiers. Je crois que JP Morgan en faisait partie. D’ailleurs dernièrement au sujet de JP Morgan, il y a eu une affaire assez marrante. JP Morgan a fait un procès à Elon Musk. Elon Musk dans le New York Times je crois, avait dit si jamais il continue à me faire un procès, moi je vais leur mettre une étoile sur Yelp. Ceci est mon dernier avertissement et Musk est allé mettre une étoile sur Yelp à JP Morgan en disant que ce n’était pas une banque sérieuse.
Mine de rien, ça fait très mal à JP Morgan, qui au passage, était tellement prestigieuse que c’est elle qui avait la carte la plus dingue. La carte la plus prestigieuse, c’est la JP Morgan de Palladium. Je crois qu’il faut avoir minimum 25 millions de dollars de dépôts pour y prétendre. Donc on est sur quelque chose de sérieux. Alors Facebook, donc, ils avaient tenté d’avoir carrément leur propre monnaie avec la Libra, il avait tenté un consortium et tout. Fondamentalement, il n’avait pas raté évidemment l’intérêt absolu du bitcoin qui est la raison pour laquelle je suis maximaliste. En ce qui me concerne, il y a, comme je le dis dans mes conférences et dans mes formations, il y a deux Idriss. Il y a le professionnel qui sait faire du trading et du crypto picking et qui évidemment n’est pas maximaliste en soi. Il y a de l’argent à se faire sur toutes les crypto, sur les « bonnes » cryptos. Après il y a le Idriss penseur, essayiste, philosophe qui lui s’intéresse à la perfection du bitcoin.
Le fait que le bitcoin n’ait pas de fondation, pas de leader, qu’il soit vraiment décentralisé et qu’il est une supply et donc une quantité d’argent complètement fixe et que ce soit gravé dans le marbre, c’est quelque chose qui a fait dire à Steve Wozniak que c’était une perfection mathématique ou un miracle mathématique. Et en un sens, il a raison. La blockchain du temps de bitcoin ne s’appelait pas la blockchain, elle s’appelait la timeline. Dans le livre blanc du bitcoin. Et beaucoup d’analystes disent que c’est parce qu’en fait la chose qui est vraiment rare et qui justifie la valeur du bitcoin, c’est le temps et effectivement le minage. Fondamentalement, c’est une preuve de temps. En fait, c’est du temps machine certes, mais c’est une preuve de temps, même si le minage de Bitcoin est loin d’être parfait. Alors quand on vous dit bien sûr que il est très inefficace, c’est vrai à l’échelle technique et scientifique, mais c’est faux à l’échelle macroéconomique. En macroéconomie, on gaspille beaucoup, beaucoup plus d’énergie que le minage du bitcoin.
Il n’y a même pas d’hésitation à avoir là dessus. Par contre, quand on vous dit qu’il sert à blanchir de l’argent en général, c’est que ce sont des gens qui ont été mal informés. Mais vous avez des gens très sérieux et très compétents qui pensent ça en politique. Mais en général, c’est parce que on leur a mis les mauvais mémorandums sous les yeux. En termes de volume, bien évidemment, ce sont les monnaies fiduciaires, qui concentrent l’immense majorité du blanchiment mondial qui va avoir trait au casino et à ces choses-là. Plus de 90 % du blanchiment mondial se fait, évidemment, hors bitcoin. C’est même en réalité difficile de blanchir de l’argent avec le bitcoin parce que les transactions sont sont peuvent être suivies maintenant. La perfection pour moi du bitcoin, c’est ça, c’est cette espèce de côté sacrificiel. Il y a un côté Jésus. Le groupe qui aurait adopté le pseudo Satoshi, comme les mathématiciens de l’École normale supérieure adoptait le pseudo Bourbaki et bien s’est sacrifié en fait, il a disparu, il est sorti de la circulation et est peut être mort, sauf pour le suspect numéro un encore en vie et qui serait Adam Back, ou en tout cas proche de l’être, même s’il n’aurait pas été vraiment Satoshi.
Mais quoi qu’il en soit, il y a ce côté. Le fait que ce ne soit pas prééminent comme monnaie, contrairement à l’intérieur, contrairement à toutes les autres crypto-monnaies. C’est ce côté pur qu’on ne retrouvera nul part ailleurs. Mais le bitcoin pourrait être remplacé, c’est vrai, dans de futurs projets par des ce qu’on appelle des proof of usefull work, donc des preuves de temps machine, qui auraient été utilisées à quelque chose d’important. Ça peut être la recherche de nombres premiers, par exemple les nombres premiers de Mersenne. Ils s’écrivent comme une puissance de deux moins et le plus grand nombre premier qu’on connaisse à l’heure actuelle. C’est un nombre premier de Mersenne, puisque ces nombres-là ont un énorme avantage, c’est que c’est très facile comparativement de vérifier leur primalité, et c’est pour ça qu’il y a le GIMPSP, le Great Internet Mersenne Prime Search Project qui utilise des machines. Ca pourrait demain être une crypto-monnaie. On pourrait inventer le Mersenne. En gros vous donnez de la puissance machine pour trouver un nouveau grand nombre.
Et puis c’est ça miner la monnaie. Il y a plein d’autres solutions possibles. D’ailleurs, dans notre projet de réseau social open source – vraiment merci au passage au plus de 60 volontaires maintenant sur le discord, dont 30 qui sont très réguliers en termes de contributions – on a une équipe A et une équipe B (30 plus 30) et on a, en terme d’homme heure 8 équivalents temps plein. Pour l’instant donc c’est vraiment du beau boulot et le projet avance très très bien. Je vous annoncerait son nom, le nom qui a été retenu démocratiquement. Donc ce n’est plus CREAGE qui a été retenu par les équipes. Je suis vraiment content et justement comme on veut en faire un concurrent au métaverse, qui soit libre, open source et décentralisé et libre de toute censure, ça va de soi. Évidemment, il faut que je vous parle du métaverse, donc revenons là dessus. La Libra de Facebook n’a pas marché parce que les consortiums ne voulaient pas, parce que les États ne la voulaient pas et que Facebook entendait passer par les États pour tout un tas de raisons.
En n’oubliant pas que Facebook dépend crucialement des États et de l’Etat américain en particulier, à commencer par le fait que Mark Zuckerberg a reçu de l’argent de la CIA avec le fonds officiel. C’est très officiel. La CIA a un fonds d’investissement dans les nouvelles technologies qui s’appelle 1Qtel et la CIA a investi dans Facebook. Donc Zuckerberg est l’obligé de Facebook et d’ailleurs il a des dossiers qui pourraient lui péter à la gueule si jamais il décidait de la jouer un peu libre. Par exemple, on a le cas d’Alibaba en Chine, où Jack Ma, parce qu’il commençait à fabriquer de la monnaie – concrètement, Jack Ma voulait commencer à prêter de l’argent, et le Politburo lui a rappelé que ce n’était pas une bonne idée et a laissé entendre à la totalité de la Chine qu’il aurait pu y laisser sa vie ou en tout cas faire un peu de camp de travail. Alors, comme je l’ai vu parmi les trucs d’autistes ou de paranoïaques, ou de gens complètement déséquilibrés mentalement, qui on fait circuler l’idée que j’étais un espion russe.
Maintenant, apparemment, je suis un espion chinois. Bon, très bien. Ni Hao. J’espère que tout va bien. Je suis français, pas chinois. J’approuve ni je ne désapprouve Pierre-Yves Rougeyron qui a une position évidemment plus régalienne sur ce que les Chinois ont fait à Jack Ma. Mais en ce qui me concerne, je suis plus partagé. D’abord parce que j’ai pu rencontrer des personnes qui travaillaient très proche de Jack Ma et qui me connaissaient bien. Il crée une sorte d’équilibre. En fait, Jack Ma aurait voulu créer sa société aux États-Unis. Il n’a pas pu, à cause de la politique de George Bush sur l’obtention des visas. Donc ce sont plutôt des Taïwanais qui ont obtenu des visas à l’époque et ça a donné des boîtes comme Nvidia notamment. Mais Jack Ma était devenu un contre-pouvoir insupportable pour le politburo, donc il lui a rapidement fait comprendre.
Mais en fait, là où je voulais en venir, c’est que ce n’est pas en Chine que ça se passe. Ce genre de connerie, ça se passe aussi aux États-Unis, mais ça se passe différemment. Quand Zuckerberg a voulu faire une campagne – on peut appeler ça comme ça – il voulait faire un voyage à travers les États-Unis. Comprenez bien qu’il tentait de vouloir devenir président des États-Unis, en tout cas de faire de la politique. Et ce qui est marrant, c’est que c’est Ted Cruz qui a quasiment fait le procureur contre lui – Ted Cruz est un juriste – et Ted Cruz l’a fumé sur l’affaire Cambridge Analytics – les fuites de données personnelles confiées à Cambridge Analytics – alors qu’en fait Ted Cruz a utilisé Cambridge Analytics pour faire sa carrière politique lui même, c’était assez cocasse de voir Ted Cruz accusé Mark Zuckerbeg. C’est vraiment l’hôpital qui se fout de la charité. Un autre avait voulu être président des États-Unis, c’était Bill Gates en son temps, et Larry Ellison notamment, le patron d’Oracle.
Encore aujourd’hui, Larry Ellison et Bill Gates se détestent. C’est impossible pour Larry Ellison et Bill Gates d’être dans la même pièce physiquement. Et Larry Ellison avait été à deux doigts d’envoyer Bill Gates en prison. En fait, puisque dans l’affaire antitrust des années 90, Bill Gates était à deux doigts de faire de la taule et d’avoir Microsoft démantelé, comme il y avait eu pour la Standard Oil des Rockefeller. En fait, il y avait une Standard Oil of California and Standard Oil of New Jersey, etc… Là il y aurait eu un Microsoft of Minnesota ou autre. J’exagère un peu, mais en tout cas Microsoft ne pouvait pas intégrer ses différents secteurs d’activité alors que Google le fait alors que tous les GAFAM le font précisément parce que dans les années 90, il n’avait pas encore la Chine. Elle n’était pas encore entrée à l’OMC, mais il n’y avait pas encore cette concurrence chinoise ultra dangereuse pour les États-Unis, qui faisait bien entendu que l’on pouvait se permettre de d’aplatir un champion local.
En fait, maintenant, les États-Unis ne feraient jamais d’affaires anti-trust contre Google parce qu’ils ne vont pas taper sur leur champion local contre l’éventuelle concurrence internationale. Et donc Facebook. Si Zuckerberg la ramène trop, il va se faire flinguer en termes de character assassination et ça lui est déjà un peu arrivé. Il a compris Bill Gates, ça lui était arrivé très violemment et du coup, il avait encore mieux compris en créant sa Fondation Plus Gavi et en obtenant en fait beaucoup plus de pouvoirs qu’un chef d’Etat puisque Bill Gates rencontre des chefs d’État et est reçu comme un chef d’Etat dont tout un tas de pays aujourd’hui. Il a complètement compris la leçon. Mais ce n’est pas à l’avantage des peuples, bien entendu. Mais Zuckerberg a appris de Bill Gates. D’ailleurs, ils viennent tous les deux de Harvard. Ils sont tous les deux des trappeurs, donc des gens qui ont quitté Harvard sans diplôme. Et Bill Gates avait dit qu’il voyait un peu en Zuckerberg son héritier intellectuel. Et en terme d’audace, Facebook maintenant lance le métaverse pour plein de raisons.
La première, c’est que Facebook se ringardise. Leur interface est lente, compliquée par rapport aux nouveaux réseaux qui font beaucoup plus de vues. Et puis surtout, ils ont un problème générationnel, c’est que les enfants ne veulent pas faire comme leurs parents et que quand leurs parents sont sur Facebook, ils veulent être sur Instagram ou sur TikTok, qui est un concurrent de Facebook. Instagram fait partie du groupe Meta, évidemment, puisqu’il a été racheté par Facebook, comme WhatsApp d’ailleurs. J’oubliais de dire qu’une des casseroles, à part Cambridge Analytics, à part tout le reste, ce serait le rachat de WhatsApp. En fait, WhatsApp a été racheté pour 20 milliards de dollars. Donc on disait à l’époque ce n’est pas WhatsApp, c’est Whats The Fuck, car il y aurait peut être eu des rétrocommissions dans cette vente. C’est-à-dire ? En gros, vous voulez sortir du cash de votre boîte, vous êtes Zuckerberg, vous voulez sortir du cash de Facebook mais vous ne pouvez pas, sans vendre, parce que Zuckerberg possède 27 % de Facebook.
Il a des actions à double droits de vote qui lui permettent de garder le contrôle de Facebook en n’ayant que 27 %. Il est à la limite déjà maintenant. Mais vous ne voulez pas vendre d’actions et vous voulez sortir du cash. Qu’est ce que vous faites ? Vous dites à une boite je vais te racheter, tu vaux 5 milliards, mais moi je vais te racheter 20. Je vais convaincre mon conseil d’administration, mes actionnaires. Je vais les convaincre que tu vaux 20. Donc je te rachète 20, ce qui fait que tu vaux cinqu, donc tu vas gagner beaucoup plus d’argent. Par contre, tu vas me rendre dix. Donc comme ça, tu fais fois deux et moi je sors dix en cash de ma boîte de la façon la plus illégale cela va de soi. Mais si c’est bien déguisé, c’est quasiment impossible à prouver parce que c’est évidemment vous imaginez une sorte d’accord oral ou quoi que ce soit. Vous ous donnz les moyens. Mais au-delà de ça, allez prouver au fisc, allez dire au fisc américain maintenant « non, non, WhatsApp valait 10 seulement ». Va le prouver.
C’est une start-up, c’est complètement fluctuant. Le groupe Vivendi Universal s’était foutu dans le rouge dans les années 2000, justement en rachetant des boîtes dans tous les azimuts à 300 millions alors qu’elle en valait 30. Et eux le savaient pas alors qu’il y avait des polytechniciens et tutti quanti dans ce groupe. C’est quasiment impossible de plaider qu’une boite, une start up rachetée valait moins cher que ce qu’elle a été rachetée et donc s’il y a des rétrocommissions derrière, vous avez un dossier explosif. Possible, je dis bien possible, même si je le tiens en tant que journaliste, de sources tout à fait sérieuses et crédibles que je ne peux évidemment pas dévoiler. Mais voilà une éventuelle bombe qui pourrait péter la gueule de Zuckerberg si jamais il la ramène un peu trop politiquement. Maintenant, d’un point de vue business stratégique, puisque parlant stratégie, il faut comprendre un truc, c’est que ça, l’appareil (désignant un smartphone), c’est le Graal de l’expérience utilisateur. Facebook et Google paieraient et paieront des fortunes pour contrôler le matériel, le hardware que vous avez devant vous.
Et évidemment le roi du pétrole là dessus c’est Apple et c’est la raison pour laquelle ils vaudront bientôt 3000 milliards en bourse. Qui l’eût cru ? Quand on a déjà dit ils vaudront 1000 milliards en bourse un jour tout le monde rigolait. Bon là ils sont partis tranquillement vers les 3000 milliards. En fait, le podium de l’expérience utilisateur, c’est l’appareil, le système d’exploitation et le navigateur. Si vous contrôlez ces trois là, vous allez faire énormément de cash et c’est aussi pour ça qu’Apple est aussi riche parce que Apple contrôle le podium. Ils font leur propre machine et ils vont tellement loin maintenant qu’ils font même leur propre silicium. Donc les puces d’Apple aujourd’hui sont de très loin les meilleures du monde. Ça n’est même pas à discuter, ils sont loin devant ce que sait faire Nvidia. Et pourtant Nvidia est incroyable. Ils sont loin devant ce que sait faire Intel parce qu’Intel a complètement raté le tournant de la mobilité malgré le fait que ce soit eux qui fait Centrino & cie à l’époque des premiers ordinateurs portables. En fait Apple, là aujourd’hui, a une force de frappe en matière de silicium qui est juste dingue avec une propriété intellectuelle qui est flippante.
Mais ça, ça vient en fait de la culture de Alan Kay, l’inventeur de l’interface graphique et de la souris, qui disait, et Steve Jobs le citait souvent « si vous êtes sérieux en matière de logiciel, vous devez faire vos propres appareils ». Logiciels, appareils, software, hardware. Donc ça, c’est vraiment très important de le comprendre et c’est une des raisons pour lesquelles on a une sorte de pic d’interopérabilité et d’efficacité, même chez Linux, même chez Ubuntu, donc même des distributions très ergonomiques de Linux comme Ubuntu et Mint, mais même chez Microsoft. Parce que si vous ne contrôlez pas le hardware à un moment, votre logiciel ne pourra pas être optimal puisqu’il devra tourner sur plein de hardwares différents. Mais quand vous êtes Apple, vous n’avez pas ce problème. Donc Apple contrôle le navigateur, l’OS et navigateur médaille de bronze, OS, médaille d’argent et ordinateur – device en général, incluant les montres, etc… – ça c’est la médaille d’or. Google contrôle – essaie de remonter. Ils ont Google Chrome, donc ils en ont fait un OS du coup Chrome OS avec le Chromebook.
Mais bon, honnêtement, les parts de marché ne sont pas stellaires non plus. Et puis parce que vous n’avez pas beaucoup de jeux sur Chrome. Quand on a un ordinateur puissant, avoir un Chromebook, c’est pas bon. Et l’idée même d’avoir un Chromebook très puissant pour l’instant, par rapport à du Microsoft par exemple, elle est pas très engageante. Parce que bon, au moins sur Microsoft, vous allez pouvoir geeker, avoir des jeux puis des applications d’édition, de vidéo etc… Que vous n’avez pas sur les Chromebook. Mais Google est parti du navigateur, en a fait un OS et a commencé à faire du hardware. Mais Google ne gagne pas d’argent sur son hardware. Il faut comprendre ça. Les Google Pixel, les Chromebook, Google ne gagnent quasiment pas d’argent, voire pas d’argent. Certains analystes disent même qu’ils les vendent à perte en fait. Facebook par contre contrôle que dalle. Alors que Facebook ils n’ont pas d’Os, ils ne fabriquent pas d’appareils et ils n’ont pas de navigateur. Certains vous diront qu’en fait Facebook, Instagram, c’est devenu une sorte de navigateur pour les jeunes en fait.
C’est-à-dire que si vous avez entre dix et quinze ans, ça peut être votre navigateur. Et ce n’est pas idiot en soi, le temps de browsing étant ce qu’il est. Mais bon, à un moment donné, vous aurez besoin d’un navigateur quoiqu’il en soit, et Facebook aimerait contrôler ça. Alors il y a un film que Mark Zuckerberg a vu, c’est un film, le film de Steven Spielberg, Ready Player One, qui l’a profondément marqué. Parce que c’est ce que veut faire Mark Zuckerberg. Il veut faire un monde, comme Ready Player One. Et pour ça, il avait déjà acquis Oculus Rift. Oculus Rift, c’est vieux, déjà. Et c’était un projet sur Kickstarter au départ qui avait été très manipulé. Mais c’était légal parce que sur les marchés financiers, vous n’avez pas le droit de manipuler le cours de votre action, bien entendu, même s’il y en a plein qui le font et qui ne se font pas serrer, mais techniquement, c’est illégal et à bonne raison d’ailleurs, parce que ça s’appelle quand même baiser l’investisseur.
Mais sur Kickstarter, vous pouvez faire de la fausse hype ou bidouiller l’information pour lancer un produit. Oculus Rift, c’était un casque de réalité virtuelle qui a eu de la hype parce que d’un coup, le co-créateur de Doom, John Carmack, qui à l’époque vendait ça sous le manteau, c’était un truc de dingue, a dit qu’il soutenait Oculus Rift, alors qu’en fait il était dedans depuis le début. C’était une arnaque médiatique. Il était dedans depuis le début. Il avait même un procès parce qu’on l’accusait d’avoir réutilisé des lignes de code d’anciens projets à lui avec d’autres associés dans Oculus Rift, ce qui était illégal vu que ses associés ne l’avaient pas autorisé. Mais bon. Oculus Rift a réussi à prendre, je crois, 20 millions sur Kickstarter. Et après, avec cette hype, et c’est tout l’art de la Silicon Valley et de la technologie américaine, ils font des tremplins comme ça de financement qui font qu’il y a un effet domino. Vous levez 100 000 balles, mais en fait l’année suivante, vous levez plus et ça vous emmène aux milliards et du coup ils sont rachetés pour 1 milliard ou 2 milliards et plus.
Je crois que c’était 2 milliards par Zuckerberg, donc par Facebook. Et puis cet Oculus Rift qui dort, il est intégré par Facebook pour faire cet environnement. Et maintenant Facebook l’annonce alors qu’il n’est pas disponible. Ça, c’est selon moi une erreur de stratégie, une erreur de com. Peut être que Facebook le fait plus pour les marchés financiers d’ailleurs que pour les utilisateurs. Parce que la méthode d’Apple c’est de ne pas en parler tant que c’est pas à six mois de la sortie. Si ce n’est pas disponible sur étagère dans six mois, Apple n’en parle pas. C’est même la rigueur qu’Apple a par rapport à Tesla aujourd’hui. Tesla va faire attendre. Regardez le Roadster qui n’est toujours pas disponible alors qu’il a été annoncé il y a quatre ans maintenant. Et vous avez plein de trucs de Tesla qui ont été en retard etc. Mais bon, la personnalité d’Elon Musk fait que ça passe, mais quand même, ce n’est pas rigoureux en termes de communication. Apple ne fera jamais ça et on sait qu’ils bossent sur une voiture, mais ils ne l’ont pas annoncé, on sait qu’ils bossent sur un monde virtuel et de la réalité augmentée etc… Mais ils ne l’ont pas annoncé.
Google avait fait la même erreur sur la réalité augmentée avec les Google Glass. Et les Google Glass ont été un bide total. Je me rappelle quand j’enseignais à Central, on en parlait déjà. On avait un directeur stratégie VP Stratégie de d’Essilor qui était venu et on en parlait comme ça. Et bien sûr, maintenant, les Google Glass ne se vendent toujours pas. D’autant qu’elles avaient eu un problème de relations publiques parce que les rares élites VIP qui avaient des Google Glass étaient appelées des « Glassholes », donc littéralement des trous du cul à Google Glass, ce qui est évidemment un problème. Et donc Apple, pour éviter ça, teste en silence mais n’annonce pas sa réalité augmentée. Pour moi, Facebook fait une erreur. Meta fait une erreur là-dessus. Même si je comprends la stratégie qui est de dire oui, on est au courant que les nouvelles générations, les jeunes qui parlent, même si c’est plus compliqué que ça. C’est-à-dire que le problème, c’est que si vos parents utilisaient Facebook, vous avez moins de chance de l’utiliser, et vous avez plus de chance de l’abandonner.
Cependant, dans les pays à forte démographie comme le Nigéria ou comme l’Indonésie – l’Indonésie est un marché très important pour Facebook – ce sont des marchés stratégiques parce que Facebook est encore le roi en, pour l’instant. Il n’y a qu’à regarder le nombre d’offres d’emploi chez Facebook aux personnes qui parlent la langue d’Indonésie. Au-delà de ça, ils savent que générationnellement, pour l’instant, c’est Facebook, leur vache à lait, et qu’ils vont devoir essayer de créer une nouvelle expérience. Parce que déjà générationnellement, en Europe, aux États-Unis, au Japon, les jeunes ne vont sur Facebook que quand ils y sont obligés et c’est un réseau qui les fait chier et ça se voit dans les usages. Et puis il y a la concurrence bien sûr, de TikTok, Snapshat, Pinterest – qui est proche d’Instagram à certains égards, mais plutôt un Instagram pour les 25-45 ans avec le côté professionnel etc… Pinterest est plus pertinent, plus productif . Il est utile pour la productivité, moins qu’Instagram évidemment, qui est peut être l’application la plus destructrice de productivité sur Terre.
Maintenant donc, Facebook essaie de dire à ses actionnaires « Voilà, on a raté le smartphone, on ne peut pas produire de device, d’ordinateur, de smartphone, donc on va produire le device de demain. On va faire le grand bond en avant vers la 3D immersive etc… Et on contrôlera le device et on contrôlera le navigateur et on contrôlera l’opérateur système ». Puisqu’en fait, un peu comme Chrome OS, ce sera ce Meta OS, pour des appareils de réalité virtuelle, et on contrôlera donc absolument tout et ça nous créera énormément de valeur, de prise de données etc… Alors culturellement, j’attends encore de voir, parce que l’éveil mondial – et c’est un truc qu’avait déjà anticipé Zbigniew Brzeziński, ça ne date pas d’hier. Brzeziński disait en 1997, dans « Le grand échiquier » : « pour la première fois de l’histoire, toute l’humanité est éveillée politiquement ». Et ça, c’est quelque chose qui est bien, en fait. Zbigniew Brzeziński le voyait évidemment comme une menace. Mais c’est quelque chose qui est bien. Toute l’humanité est éveillée politiquement. Il y a eu des tentatives de la rendormir politiquement et on les voit encore aujourd’hui.
Et on voit qu’en l’Australie, par exemple, créer des camps d’internement, pas seulement si vous n’êtes pas vaccinés, mais aussi si jamais vous contestez la parole gouvernementale, on voit bien que la tentative d’endormir les gens politiquement est totale. Alors en Chine, je n’en parle même pas. Les crédits sociaux, les caméras à 400 mégapixels qui surveillent les rues etc… Les QR codes autour du cou. Pardon, je travaille pour la Chine, je ne vais pas vous parler de ça. En fait, c’est super la Chine. Je vais vous offrir un petit un petit briquet Mao avec l’hymne chinois quand vous quand vous pourrez l’allumer.
Voilà l’éveil politique. Toute action a une réaction. Il y a une force pour essayer d’endormir les gens en fait. Snowden a éveillé des gens, Assange a éveillé des gens et je ne crois pas que l’idée des réseaux sociaux ultra-dominateurs qui contrôlent tout vos données etc… puisse fonctionner. Facebook est une société démoniaque, on ne peut pas dire les choses autrement. Enfin, evil quoi, méchante. Leur impact, leur politique, leur approche, fait que c’est une société fondamentalement – c’est pour ça que je n’arrive pas à croire qu’en France on ait été tellement nazes en termes de repérage des talents qu’on ait laissé Yann LeCun, qui est un brillant chercheur en IA, bosser pour Facebook concrètement, parce que c’est juste pas possible. C’est une société méchante, c’est une société qui est aussi néfaste pour le monde que Philip Morris si vous voulez quoi. Ou encore comme Nestlé ou des ordures comme ça. Je pense que les peuples ne vont pas mordre à l’hameçon du Metaverse. Alors, Facebook va tenter de faire le truc ultra stylé etc… Et après tous les peuples mordent déjà à l’hameçon d’Instagram, pourquoi pas, donc? Mais je pense – parce qu’Instagram c’était de la croissance externe, c’est un rachat de Facebook, donc c’était des gens qui avaient une culture différente – que si ça émane de la culture intrinsèque de Facebook, je pense que ça va foirer. Maintenant, cette idée de contrôler comme ça toute l’expérience, vous la retrouver totalement dans cette stratégie qu’a Facebook.
Bien sûr, ça rappelle encore une fois l’importance d’avoir des réseaux sociaux open source, d’avoir d’autres acteurs. Nous, évidemment. Notre projet, à notre petite échelle, cherche typiquement à lutter contre ça, à faire un grand réseau open source, libre de toute censure, qui ne collecterait pas vos données et qui vous laisserait libre de votre expression et même de la valeur marchande que vous créerez avec votre productivité. Parce que sur Instagram, vos photos appartiennent à Facebook / Meta. Donc c’est le grand problème. Donc voilà le tour d’horizon sur ce qui est en train de se passer. Alors on peut rajouter que Tesla, pour le contrôle du device, va sortir un smartphone, ça s’appellerait le Model Pi. Ça a été annoncé etc… Donc c’est quelque chose de sérieux. Tesla qui va aussi sortir un robot domotique. Alors, pareil, avec toujours les délais de Tesla, c’est toujours comme ça. Mais Tesla va sortir un robot domotique et un smartphone, ce qui fait que je reste bullish.
Ce n’est pas un conseil financier dans le sens légal du terme, mais mon prospect sur Tesla sur le long terme reste bullish. Je pense que Tesla peut être une société équivalente à Apple, un jour, parce que leur niveau d’innovation est supérieur. Il faut savoir que le smartphone qu’ils auraient, par exemple, serait directement connecté à Starlink. Les capacités de lancement d’Elon Musk sont complètement dingues. C’est vrai que les fusées qu’il a mises au point avec ses équipes sont inimaginables, notamment la capacité de fret qu’elles peuvent emporter. Et on a assisté à une progression, un progrès dans le fret aérospatial qui est comparable aux progrès de l’informatique des années 1980 à 2000. Quand on voit les performances des processeurs des années 1960 à 2020 sur 60 ans, on est en train d’avoir le même élan avec Elon Musk. Les capacités, le prix du fret aérien, le prix du fret aérospatial ne fait que baisser et selon une courbe assez comparable. Alors, même si ce n’est pas encore exponentiel, il a été divisé par deux, puis par deux, puis par deux du fret de façon assez régulière.
Ce n’est pas vraiment un temps de division par deux qui est fixe, ce n’est pas tous les trois ans ou tous les quatre ans, mais on est en train d’atteindre ça. On aurait des performances exponentielles là-dessus et sa capacité à envoyer les satellites est complètement dingue. Donc, le modèle PI de chez Tesla, le smartphone, aurait donc une connexion satellite directe. Donc en fait vous pourriez capter même en pleine mer, ce qui serait une innovation assez incroyable. Et puis surtout, terminé les opérateurs, terminé tout ce que vous voulez. Là, vous êtes en connexion directe avec les satellites de Tesla, donc ça c’est une valeur qui serait très très impressionnante. Mais bon, on a aussi Elon Musk qui a beaucoup d’ennemis dans l’administration actuelle. L’administration Biden le déteste. Kamala Harris le déteste. Ils ont fait un grand symposium en disant que Ford était le leader de l’automobile électrique. Il faut être complètement con pour dire une chose pareille ou être dans l’administration Biden, c’est au choix. Musk a clairement dit qu’il ne se vaccinerait pas et qu’il ne vaccinerait pas ses enfants.
Et puis, pour bien s’opposer au port du masque, il mettait un bandana – techniquement c’était un masque – mais il montrait bien le côté gangster de mettre un bandana sur sa tronche. Donc il s’est fait un nombre d’ennemis colossal. Et c’est bien pour ça que Janet Yellen, par exemple, balance l’idée d’avoir une taxe sur les bénéfices non réalisés, ce qui obligerait Musk à vendre la moitié de Tesla. Et c’est pour ça que Musk a réagi comme ça. Voilà donc pour le tour d’horizon. Retenez cet enseignement stratégique, tiré carrément de mes cours du temps de l’École centrale et puis du temps où j’étais professeur d’économie de la connaissance dans le MBA de Mazars, un MBA exécutif.
Le podium de l’expérience utilisateur et donc de la valeur et in fine de l’argent dans l’informatique, c’est l’appareil, médaille d’or, médaille d’argent pour l’OS et médaille de bronze pour le navigateur. Tesla essaye de contrôler les trois. C’est pour ça donc qu’ils sortent leurs téléphones. Facebook / Meta essaie de contrôler les trois. Mais personnellement, je ne crois pas qu’ils vont y parvenir parce qu’ils s’y lancent avec les mauvaises intentions. Ils s’y lancent avec un déficit culturel très fort.
Autant Instagram a marché, mais comme je vous le disais, Instagram, c’est de la croissance externe. Ça veut dire qu’ils ont racheté une autre boite qui avait sa propre culture et que Facebook n’aurait pas été capable de produire quelque chose comme ça en interne avec cette culture qui a garanti le succès d’Instagram, en particulier sur les générations suivantes. De la même façon qu’IBM aurait pu régner sur le PC et a pu régner sur le PC dans les années 80-90, mais a fini par vendre sa division PC à Lenov, les Chinois. Finalement, je pense que Facebook / Meta va échouer de la même façon et que c’est une autre initiative qui finira par prendre le succès dans ce métier. C’est cette réalité virtuelle. J’aimerais bien sûr que cette initiative soit open source libre et protège aussi bien les données personnelles que la libre expression. Et je pense que c’est le sens de l’histoire dans un monde qui évolue vers de plus en plus de censure, de plus en plus de tracking, de plus en plus de violation du droit à la libre parole et de la correspondance privée – l’article douze de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Je pense que le sens de l’histoire, c’est cette contre culture forte et que c’est la direction que prendra le concurrent qui réussira là ou Facebook va échouer.