Le grand témoin de l’université des entreprises du Medef Gironde, Idriss Aberkane, considère qu’il ne faut pas choisir entre produire et préserver l’environnement.
« Il existe deux grands mensonges. Produire ou s’épanouir, il faut choisir ; produire ou préserver l’environnement, il faut choisir », estime Idriss Aberkane, expert en neurosciences cognitives, chercheur à l’Ecole polytechnique et Stanford, et chargé de cours à l’Ecole Centrale. « La nature et l’industrie peuvent cohabiter : c’est le biomimétisme ». Idriss Abarkane cite trois exemples pour appuyer son argumentation, des idées un peu folles qui pourraient déboucher sur des business florissants. Ansi du marc de café, qui produit un excellent compost pour la production de champignon, le silicium fabriqué naturellement par la nature ou l’éradication de la pollution en prenant exemple sur la nature, où les déchets n’existent pas
Epanouissement avant l’utilité économique
Second mensonge pointé du doigt par Idriss Aberkane : l’antagonisme entre la production et l’épanouissement. « Il n’y a pas d’excellence sans amour. Il faut adorer ce que l’on fait. L’équation de l’économie de la connaissance est d’ailleurs assez simple : il faut multiplier l’attention par le temps ». Le chercheur/entrepreneur a développé une théorie à ce sujet, baptisée « Love can Do ». « Il existe quatre catégories d’entreprises. Apple ou Hermes peuvent être considérés au-dessus la mêlée. Samsung est un suiveur. Trabant est un entrant forcé. Et il y a les Walt Disney, Steeve Jobs ou Elon Musk, le patron de Tesla. Ceux-là sont passés par le « Camino real », qui va de leur garage au statut d’entrepreneurs au-dessus de la mêlée. Les plus acharnés, qui entreprennent avec passion, peuvent emprunter cette voie ». Et Idriss Aberkane de conclure : « l’épanouissement passe avant l’utilité économique ».
Yann Buanec
JDE | Édition | 20 novembre 2015